mardi 4 septembre 2012

Voici la suite de l'histoire. Enjoy.

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A ce moment là, je parcourais l'année de mes 14 ans. Après la bataille que nous avions faite, pour savoir qui ferait les basses tâches de la semaine, chacun d'entre nous rentrait chez lui. De mon côté, avec le prince, nous allions en direction du château. Ce n'était, bien entendu, pas ma maison, mais comme j'étais orphelin – mes parents étaient morts lors de la grande guerre – les chefs de guerre de la maisonnée royale m'avaient pris sous leur aile, en mémoire de la mort héroïque de mes parents. Ils étaient en quelque sorte mes tuteurs.
Je raccompagnais donc le prince, qui, en plus d'être important aux yeux de tous, seul héritier du trône à ce jour, était faible de nature. Il avait beau être endurant, ou du moins nous le faire croire – il était toujours le dernier debout lors des batailles – dès que la température chutait de quelque degrés ou que les arbres relâchaient leurs pollens, il était obligé de passer plusieurs semaines cloué à son lit, vidé de toutes ses forces. Suivant les périodes de l'année, il lui arrivait aussi d'avoir des crises de faiblesse, au cours desquelles il perdait toutes ses forces, et s'effondrait sur le sol, sans raison apparente. Cela lui était très pénible, car lorsque ces crises arrivaient, et qu'il chutait sur le sol, il restait malgré tout conscient. Ces crises étaient pour lui une grande honte. Il en était venu à abhorrer la faiblesse qui l'habitait, si bien que lorsqu'il se sentait faible, il faisait mine de ne pas l'être, et s'épuisait physiquement jusqu'à ne plus pouvoir rien faire. Par trois fois, il avait failli en mourir. Officiellement, je restais avec le prince pour prendre les choses en mains en cas de crise, mais j'avais pour mission officieuse, d'après la demande de son père, notre roi, de veiller à ce qu'il n'en fasse pas trop et ne mette pas sa vie en danger.
Nous devisions donc en rentrant à la forteresse. Nous allions vers la salle du trône, dans laquelle Nardis et moi recevions nos cours de lettre. Craignant d'être en retard, nous arrivâmes là bas en courant, ne voulant pas de nouveau subir les assauts rageurs du magicien de la cour, qui nous éduquait. Il était connu pour détester le retard.
Lorsque nous pénétrâmes dans la salle du trône, nous fûmes quelque peu étonnés. En effet, cette salle habituellement vide à ces heures là, était pleine d'activité. Les généraux, les prêtres de la cours, ainsi que les représentants du peuple étaient tous assis autour d'une grande table, pris dans une réunion houleuse. Nardis remarqua que le mage brillait par son absence. Aucun des adultes présents ne fit attention à nous, pas même le roi, qui semblait particulièrement sombre en ce jour.
Ne comprenant guère ce qu'il se passait, notre première réaction fut d'agir en adolescents que nous étions, c'est à dire de nous réjouir de l'absence de cours. Nardis, joyeux, parti dans sa chambre, et me donna rendez-vous pour le repas du soir. Nous nous saluâmes, et il sorti de la salle. C'était la dernière fois que je le vis, bien que je ne m'en doutais pas encore. Quand j'y repense, j'aurais pu me rendre compte que quelque chose ne tournait pas rond ce jour là, et peut être aurais-je pu éviter la mort de certain de mes compagnons.
Anxieux, comprenant que quelque chose de grave arrivait, peut être grâce à l'éducation militaire que je recevais de la part de mes tuteurs, je me mis à la recherche de quelqu'un qui pourrait me renseigner. Je savais par expérience qu'il ne fallait pas interrompre les adultes lorsqu'ils se retrouvaient pour ce genre de réunions, c'est pourquoi je fis le tour de la pièce, le plus discrètement possible, pour trouver quelqu'un qui serait plus apte à me répondre.
Cette personne fut un serviteur, qui entra dans la pièce peu de temps après le départ de Nardis, apportant des rafraîchissements et des fruits aux personnes réunies. Je réussis à l'attraper au vol, avant qu'il ne sorte, et me préparais à lui poser des questions, quand je fus frappé par le visage triste qu'il arborait. Ce qu'il m'expliqua succinctement, autant que lui permettait son état, était que le mage de la cour était mort dans d'atroces souffrances. Il avait passé des heures à délirer à propos d'un portail dans le vide et de démons d'une autre dimension qui nous attaquait et annihilait le royaume. Je gardais malgré moi un visage neutre, essayant de ne pas faire éclater la tristesse qui venait de prendre possession de mon corps. Bien qu'étant un affreux professeur, le mage était une personne adorable, droite, juste, et qui était appréciée par l'ensemble de la cour. Apprendre sa mort, qui plus est dans d'atroces souffrances, me choqua plus que ce que je ne pu alors m'en rendre compte.
Je ne su que faire, et restais là, debout près de la porte, à attendre, incapable de faire quoi que ce soit par moi même. Des minutes, peut-être même des heures, passèrent, lorsque l'un de mes tuteurs assit autour de la table du débat me remarqua, se leva et vint voir ce qui se passait. Je lui expliquais ce que je venais d'apprendre, et que je ne savais donc que faire. Il essaya d'être gentil avec moi, mais on pouvait voir que la situation actuelle l'affectait profondément lui aussi, et qu'il contenait avec difficulté la colère qui l'habitait. Ce fut donc un peu sèchement qu'il me demanda de retourner chez moi, que ma soirée était libre.
Ma maison, héritée de mes parents, se trouvait collée aux remparts, non loin de la basse-cour. Lorsque je sorti du château pour m'y diriger, je fus frappé par la clameur qui semblait venir de la cour aux animaux. Les chiens, chevaux, cochons, vaches et moutons criaient, hurlaient, beuglaient tous, ce qui ne manquait pas d'effrayer les bergers, qui couraient d'un enclos à un autre, pour tenter d'apaiser les bêtes. Je ne pris pas la peine de chercher à réfléchir à propos de ce phénomène, et rentrais chez moi, montais dans ma chambre et me mis sur le lit. Je restais couché ainsi pendant plusieurs heures, avant que le sommeil ne vînt me chercher.

vendredi 3 août 2012

Introduction et 1ère partie du premier chapitre de Terranis.

Je suis actuellement en train de tenter d'écrire un livre ( quelle présomption, mon dieu, mon dieu !!), et j'en suis actuellement à 18 pages d'ordinateur. Vu que mon blog est à l'abandon, je me suis dis que je devrais poster une partie de cette histoire pour en voir les retours, bons ou mauvais, et ainsi adapter et corriger mon texte.
Et donc, voilà qui est chose faite. Je poste mon texte sur ce blog ici présent, en espérant que vous le lirez, et que, que vous ayez aimé ou non, que vous me donniez vos avis en commentaire, merci à vous =)


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Entrée du journal numéro 2097:



Aujourd'hui, je « fête » l'anniversaire de ma 500ème année de détention. En effet, cela fait 500 ans jour pour jour que je suis enfermé dans cette prison dorée.
500 ans, quand on y pense, cela peut paraître beaucoup. On peut le penser quand on sait qu'on ne les atteindra jamais. Naturellement, c'est ce que je pensais aussi.
Et bien non! 500 ans, c'est encore plus long que ça. Je me dois toutefois de nuancer. Je n'ai commencé à ne compter les jours qu'après 251 années de détention, quand alors que je venais de finir d'explorer la terre de Pangae.
Là, les plus malins, ou les plus mesquins, au choix, me diront: si tu étais en détention, comment se fait il que tu ais pu visiter le monde?
A ceux là je répondrais tout naturellement : relisez quelque lignes plus haut. Quand je parlais de prison dorée, je ne faisais pas référence à la couleur de ses murs, couleur que je ne connais pas, à vrai dire, car il n'y a pas de murs dans cette prison.
Comment ça pas de murs ? Et bien c'est on ne peut plus simple. Ce que je subis actuellement est une peine pire que la mort. Celle de ne pas mourir et de devoir continuer à arpenter un monde dont je connais les moindres recoins. Encore, si je pouvais construire, produire ou travailler, le temps pourrait il peut être passer un peu plus vite. Mais même cela m'est interdit. Personne n'est là pour me surveiller ni m'empêcher de le faire, non.
Ma peine réside dans le fait qu'en plus de m'avoir donné la vie éternelle, ils m'ont retiré tous mes pouvoirs de Technomagian. Et vivre dans une société qui ne fonctionne que grâce à elle, où tout, en dehors de tâches basiques telles que préparer à manger, écrire, lire ou dormir, fonctionne suivant un principe qui m'est désormais inaccessible, cela est extrêmement difficile à vivre.
Oh, je ne manque de rien, non. Mais je me sens comme un militaire handicapé à vie après quelque rude bataille qui devrait toutefois assister via un écran ou par tout autre moyen aux combats auxquels participent ses amis, sans jamais plus ne pouvoir y prendre part.
C'est donc cela que je vis. C'est cela que je subis. Ceci est ma peine.
Cette peine est particulièrement cruelle pour ceux qui la subissent, même s'ils ne s'en rendent comptent que très tard après l'avoir reçue. En effet, qui, parmi toutes les dimensions, ne se mettrait pas à rire quand on lui annonce que la peine capitale va lui être appliquée ( il est bon de noter que dans certaines sociétés, la peine capitale est synonyme de mort pure et simple, allant de la lapidation à l'électrocution, ainsi que d'autre façons plus exotiques, suivant les dimensions...), peu de jours après que les médias aient annoncé l'immortalité, et que le gouvernement utilise depuis lors cette immortalité comme peine. Qui n'aurait pas ri ?
J'ai ri, j'étais heureux. J'aurais toute la vie devant moi, rien ne me pèserais. J'avais commis un acte ignoble, et j'avais l'impression d'en être récompensé. Malheureusement, il s'est avéré, avec le temps, que ce cadeau était empoisonné, non pas violemment, mais d'une façon insidieuse et très mauvaise.

La seule chose qui me reste aujourd'hui, c'est écrire une biographie, tel un livre d'histoire, pour que tout le monde puisse comprendre pourquoi je subis cette peine ignominieuse. Et surtout, que les gens puissent comprendre en quoi cette peine est sordide et malsaine entre toutes.






Chapitre I : Là où tout a commencé










Ce jour là, je me trouvais avec mes camarades dans la forêt qui entourait la citadelle du royaume de Lumière. J'avais aux alentours de quatorze années en ce temps là, et était accompagné de tous les autres jeunes gens de mon âge, y compris – et je n'ai jamais vu cette tradition dans un autre royaume que celui là, avant le jour de l'intégration – le prince Nardis, fils du monarque d'alors, le grand roi de lumière, Augustus le 4ème. Comme chaque adolescent de ce royaume, et ce depuis au moins 30 ans, nous rejouions la Grande Bataille, au cours de laquelle l'armée du royaume, avec notre grand roi à sa tête, avait combattu et défait l'armée noire, qui menaçait de plonger chaque parcelle de lumière dans une nuit éternelle. Ce jour là, pour changer, j'incarnais le meneur de l'armée noire, accompagné de mes fidèles mignons, avec le prince Nardis comme général en second, et nous étions en ordre de bataille, fort de nos 5 compagnons, face à la ligne désorganisée de l'armée royale. Et comme chaque semaine depuis la victoire, la bataille se rejouait, avec ses moments cruciaux, ses morts héroïques ou déshonorantes, et surtout la danse narquoise de l'armée victorieuse. L'armée qui perdait, se rendait ou s'enfuyait devait payer sa défaite en effectuant les basses tâches que leur donnaient à faire l'armée victorieuse.
En l'occurrence, ces tâches se résumaient à aller s'occuper des animaux de la basse-cour – porcs, poulets et lapins – pendant que les vainqueurs avaient l'honneur de panser les montures des soldats montés, ou encore de devoir faire la tâche la plus difficile et fatigante entre toutes, à savoir accompagner les chasseurs de la citadelle au bord de la rivière pour pêcher.
Dans notre royaume, les enfants, qu'ils soient nobles ou paysans, devaient remplir des tâches ensemble, ce qui leur permettait, en plus de tisser des liens entre les gens de haute lignée et ceux de basse extraction, d'être capables de s'occuper de tâches vitales à la survie de leur citadelle. Les adultes exigeaient de leurs enfants qu'ils participent à ces tâches – s'occuper de laver les porcs, nourrir les poules et ramasser leurs œufs, nettoyer les cages des lapins, panser les montures et aider les chasseurs à la pêche – mais n'étaient pas regardants sur la façon dont chacun se répartissait les tâches. D'autant qu'en plus de leur enseigner les rudiments du combat, ces-dits combats étaient équitables, car les équipes étaient organisées au hasard, selon la loi des dés, de telle sorte qu'en général chaque enfant avait participé plusieurs fois à chacune de ces tâches.
Bref, ce jour là, l'armée noire fut victorieuse. Après avoir effectué la danse de la victoire qui était de mise, nous fîmes le tour du champ de bataille miniature pour venir secourir les blessés, et nous assurer que personne n'avait plus que des blessures mineures – cependant, quand nous trouvions un blessé grave, les haines de l'instant étaient dissipées, et chacun y mettait du sien pour donner les premiers soins au blessé. Ah oui, j'oubliais. Plus que toute autre chose, les batailles nous permettaient d'être endurants, et surtout, surtout, d'être capables de donner les premiers soins à n'importe quel blessé. En ce temps là, on ne comptait plus le nombre d'adultes gravement blessés sauvés par des enfants qui les trouvaient, par exemple, étendus au sol après un combat déloyal contre un ours.
Je pense, avec tout le recul que je peux prendre, que ce fut cette tradition, plus que tout, qui permit de faire de notre armée la plus puissante de tous les royaumes connus, avec les soldats les plus endurants, ne se rebellant jamais et aussi outrepassant le point faible de toutes les armées, décrit par le proverbe « Pour vaincre une armée, il faut la décapiter », ou comme nous aimions le dire, « tuez les couards sous leurs tentes et l'armée ne saura plus par quel bout tenir son épée. », car lorsque nos chefs se faisaient tuer, loin de se dissoudre, notre armée se renforçait et était capable d'agir un certain temps sans ordres, le temps qu'un leader naturel ne se révèle.
Notre armée, comme je l'ai dit, était la plus puissante. Et pourtant, c'est ce jour là que tout arriva.
Je m'en rappelle très bien,tout est inscrit de manière indélébile dans ma mémoire.