Le futur n'est rien moins qu'incertain.

Ici est publié ce que j'ai écris lors d'une de mes crises de démence geekoparanoïaque , revue , relue et corrigée. Enjoy ! (ou pas).




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L'histoire qui va suivre n'est qu'une visualisation de notre futur . Elle ne représente en rien Le futur de l'humanité , car , contrairement au passé et au présent , le chemin menant au passé est pavé d'incertitude. Le futur ne peut être prédit , car chaque acte , pensée ou volonté possède ses échos dans le futur , et le modèle à l'envie.



Ainsi donc , nous explorons un des futurs possibles, probables ou réalisables . Cette histoire se passe sur la planète bleue, qui n'est en rien détériorée . Il est impossible de situer son positionnement dans le temps , car , pour l'humanité, le temps n'est plus. Le passé et le présent ont été banni de la conscience collective . Il n'existe que le lendemain.
                          ____________________________________________________"-Lid ! Viens vite ! La télé s'est allumée , c'est l'heure des nouvelles !" Killian était tranquillement vautré sur le grand canapé de cuir noir retrouvé dans la maison abandonnée , lors de l'une de leurs dernières excursions « à l'extérieur » . Killian était un homme comme un autre , fraîchement rasé de la semaine passée , avec le visage couturé de cicatrices. Lidwina était une amie qui partageait l'habitation qui leur avait été décernée par la « Réflexion » du village .
Ainsi une nouvelle journée commençait , Killian et Lidwina se levèrent , et comme chaque matin , sortirent de leur habitation sans mot dire. Ils savaient chacun quel était leur devoir pour la journée . Ils savaient que s'ils faisaient ce qui était requis, ils pourraient de nouveau passer la nuit. Lidwina se dirigea vers sa zone de travail définie pour la semaine. Arrivée au hangar de stationnement , elle se saisit d'un des trousseaux de clé accrochés sur le mur. Armée de ses clés , elle s'engagea dans la file pour accéder à son véhicule de fonction et attendre à l'intérieur que tout les membres du convoi se soient bien attachés et parés au départ.De son côté , Killian partis vers le bureau de recrutement pour se porter volontaire , avec les rares personnes courageuses , pour participer au convoi. Après quelques minutes d'attente , il accéda au guichet pour donner sa carte d'identification et s'inscrire . Il reconnu Julia , une amie à lui , qui occupait le poste pour la semaine . Mais comme à l'accoutumée , ils ne se regardèrent ni ne se parlèrent point .
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Les longues démarches finies , et l'heure enfin arrivée , celle où le soleil atteint son zénith et assassine toutes les ombres. Lidwina fit rugir le moteur de son véhicule pour le préchauffer . Elle démarra lentement et se mit derrière le véhicule de tête , sensé les mener à bon port . Peu à peu , la file d'une dizaine de véhicules formée de « voitures » , comme on les appelait dans l'ancien temps, avec toutes les surfaces vitreuses recouvertes d'une épaisse couche de métal blindé translucide . Chaque véhicule possédait 4 meurtrières , pouvant faire passer un fusil , et assez larges pour permettre à chacune de couvrir 90° de ligne de vue et défendre le véhicule en cas d'attaque de manière optimale . 
Lentement le convoi sortait du village, passant la zone de défense primaire de la ville , sous les acclamations des villageois préposés à la défense , calfeutrés derrière d'épais manteaux de béton blindé , et au mains les commandes des tourelles de défense mobiles patrouillant tout autour du village …
Ludovic se trouvait dans l'un des véhicules du convoi et comme à chaque fois, il admirait dans une sorte de jubilation morbide les corps déchiquetés des « autres ».Ceux qui ne vivaient pas comme les autres.Parodiant des sortes de bêtes sauvages , crasseux , au teint pâle et à l'œil vitreux . Voilà toutes les connaissances que partageaient les derniers bastions de l'humanité , qu'étaient les villes et les villages . Le convoi parcourait à toute allure la centaine de kilomètres qui séparaient le village de la plus proche ville. Ils traversaient la campagne , au paysage enjôleur qui paraissait sortir tout droit de leurs rêves les plus fous . Le paradis d'Eden . Voilà à quoi ce paysage merveilleux faisait penser Guilhem . L'Eden, ce paradis de verdure qui était autrefois sensé représenter ce qu'il y avait derrière . Après la mort . Mais comme il le savait , toutes ces croyances s'étaient éteintes .Tout les anciens faux dieux avaient été brulés sur l'autel de la croyance populaire . Toutes ces croyances béates avaient été détruites et remplacées par la science . Cette même science qui les faisait tant bien que mal accéder au lendemain . La mort des dieux avait permit de ressouder l'humanité , liée par le besoin quelle avait d'atteindre le lendemain. L'humanité d'aujourd'hui n'avait ni dieux ni maîtres . Aucun dirigeants . Chacun occupant les places de maire et de récolteur tour à tour . Tous étaient unis dans l'espoir du lendemain . Telles étaient les pensées vagabondes de Guilhem , qui regardait sans ciller le paysage , en attente d'arriver à la ville . Julien , comme la centaine d'autres volontaires du convoi, admirait le paysage. Mais du fait de son poste de vigie , il scrutait les environs . Cette tâche était lassante , répétitive . Mais il le savait . Il se devait de prévenir ses concitoyens si jamais les « autres » se mettaient dans l'idée d'attaquer le convoi .Il avait entendu des rumeurs parlant de convois attaqués , arrêtés, pillés et détruits par un assaut des « autres » . Rien que cette idée du risque de ne pas atteindre le lendemain le tenait éveillé . Soudain il aperçut un détail , une chose qui n'était pas à sa place . Ce fait de non-uniformité l'irritait .Ce fut pourquoi , abandonnant son tour d'horizon , il tourna ses lunettes de visée vers ce détail .

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Marie , qui était concentrée sur la route , sursauta quand elle entendit les cris d'alarme poussés par Julien , du poste de vigie . Immédiatement, elle se saisit sa radio et prévint sur le canal général que quelque chose n'allait pas . Ce ne fut que quelque secondes après que son véhicule ralentie , pour se garer plus bas sur le bas-côté de la route, toujours aligné dans la file . Elle sorti sur le poste de vigie pour voir de quoi il retournait. Manu , le préposé à la défense de ce convoi, sorti , armée de sa combinaison d'auto-défense et de son long fusil . Il remercia d'un geste la vigie dont l'œil averti avait repéré à temps l'anomalie . Ne fut ce que quelque secondes après , le convoi n'aurait pu s'arrêter .Les autres gardes le rejoignirent , et ils se dirigèrent vers la direction supposée de l'incident .
Une « voiture » se trouvait en travers de la route . Il ne fallu pas longtemps pour que le groupe de défenseurs comprenne ce qu'il était arrivé .

Dans la voiture se trouvait deux corps , visiblement morts depuis peu . Toutefois, le véhicule était encore fermé . Après inspection , ils réussirent à l'ouvrir et purent connaître la cause du décès des deux occupants . Ils s'étaient suicidés . Après avoir récupéré le matériel encore utilisable , les vivres , et écarté le véhicule de la chaussée , le convoi pu repartir .
Après avoir écouté le rapport détaillé de Manu , Marie annonça sur le canal général la raison de leur arrêt .

"-Cette voiture barrait le chemin. Il y a eu vraisemblablement un accident . Les défenseurs ont retrouvé l'un des pneus du véhicule arraché . C'est pour cela que le véhicule se trouvait en travers de la chaussée . Les deux occupants ont été retrouvés morts . Mais sachez qu'ils n'ont pas souffert des mains des « autres » . Ils ont bien suivi la procédure , et se sont suicidés avant que les autres ne puissent leur faire quoi que ce soit."
Marie reçut plusieurs réponses exprimant le soulagement des membres du convoi , de savoir qu'aucun des deux occupant n'avaient eu à en souffrir.
"-L'incident est maintenant clos et nous repartons en direction de la ville, où , je le rappelle , nous devons récupérer les rations réservées à notre village , et ce avant la nuit ."
Guilhem, passablement irrité par cet arrêt dérangeant , se mit à se répéter les consignes de protection en cas d'arrêt définitif hors d'une ville.

"-Il ne faut jamais s'arrêter seul en dehors d'une ville ou d'un village pour quelque raisons que ce soit ."
"-Il faut toujours voyager dans un convoi comportant au minimum deux véhicules."
"-Il faut toujours porter sur soit une arme de poing."
"-En cas d'arrêt définitif du véhicule , ne pas sortir"
"-En cas d'arrêt définitif du véhicule, il faut impérativement regrouper les vivres et le matériel encore utilisable pour le cas où un convoi passerait proche du véhicule."
"-Après avoir préparé les vivres et le matériel , sortir et se donner la mort. Si cet acte n'est pas fait, le risque de se faire attraper et contaminer par les « autres » est excessivement important."
Bien que les deux écervelés s'étant accidentés sur la route n'aient pas respecté les premières règles , par stupidité ou par orgueil , ils avaient au moins respecté les dernières règles fondamentales. Ils ont permis de ravitailler le convoi , et ne se sont pas fait attraper par les « autres » .Ils ont eu de la chance, ils ont eu droit à une mort heureuse.
Il ne se passa rien d'autre durant le voyage , et le convoi atteignit la ville avant la tombée fatidique de la nuit .

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Manu, Guilhem, Killian, Julia, Lidwina, Julien et Ludovic étaient en train de finir de charger les rations de leur village quand Marie accouru vers eux, le visage marqué par une intense horreur.Ils devaient repartir dès la fin du chargement, et non attendre le lever du nouveau jour.Un enfant était souffrant au village, et avait impérativement besoin du matériel médical se trouvant dans les rations.Tous les membres du convoi se concertèrent pour débattre de la crise qui les secouait.
"-La vie est le bien le plus important que l'on possède. Il faut tout faire pour la préserver. Si un enfant risque de perdre la sienne, il faut impérativement mettre en œuvre toute action lui offrant une chance de la sauvegarder."

Guilhem se répétait les mesures d'urgence dans la tête , pour se convaincre et se rassurer alors que son véhicule, placé dans le convoi , filait à son allure maximale en direction du village."
-C'est la meilleur mesure à suivre. J'ai moi même prononcé ce discours. Je me dois d'être fort et de m'y tenir , pour que cet enfant survive . Je le dois."


Soudain , les grésillements de la radio sortirent Marie de ses pensées. Elle regarde l'heure et poussa un cri d'effroi . Il était l'Heure .Leur Heure. Enfin , elle reconnut les grésillements pour ce qu'ils étaient. Des échos des tirs venants de véhicules du convoi tirant à vue sur les masses populeuses des « autres ». Son propre véhicule ne tarda pas à faire parler la poudre, et se mit lui aussi à abattre les dangereuses créatures qui marchaient sur le bord de la route.


Julien , depuis son poste de vigie, tentait du mieux qu'il pouvait d'aligner les cibles et de les abattre. Il ne réalisa que trop tard que l'ombre qui se rapprochait de lui était une branche basse. Durant les quelques secondes avant l'impact , il se maudit plusieurs fois de ne pas avoir fait attention. Il percuta violemment la branche , et y resta suspendu, inconscient.

Marie pleurait à chaudes larmes . Elle venait de perdre un de ses amis les plus fidèles. Mais par dessus tout , elle devait dorénavant occuper le poste de vigie pour remplacer Julien. Elle avait une indicible horreur du noir. Elle pleurait et maudissait le disparu de lui imposer de telles épreuves. Toutefois , elle se mit à son poste , pris le fusil et commença à abattre les « autres » , dans une fureur vengeresse .


Solène se trouvait dans le poste de défense longeant la rue principale du village. Elle savait que le convoi allait arriver. Elle voyait au loin plusieurs flashs de lumière, et entendait plusieurs échos de détonations. Elle s'accrocha du mieux qu'elle le pu à ses espoirs et serra la prise de son arme , prête à défendre le village .
Dans le véhicule de tête , Ugo jurait depuis qu'ils étaient rentrés dans la zone des « autres » . Il devait se concentrer sur la conduite . Et il fallait que ce soit pendant son tour que ce genre de problèmes arrivent . Il percuta et faucha de son véhicule plusieurs « autres » , avec un rictus malsain , le visage hésitant entre la peur et la rage.Il poussait son véhicule au maximum de sa puissance quand il vu enfin de la lumière dans le ciel. Cette lumière si particulière , comme si le ciel s'embrasait . Ils approchaient du village.
Hélène, qui se trouvait dans le même poste que Solène, se récitait les préceptes de défense pour se calmer . Elle perçut un halo de lumière lointain et poussa un cri de joie . Le convoi arrivait …
Les véhicules entrèrent en trombe dans le village et s'arretèrent du mieux qu'ils le purent. Tous se précipitèrent vers les portes , accompagnés du son d'abord incertain , puis de plus en plus puissant des armes lourdes défensives se mettant en route .Ils se lancèrent vers les portes et poussèrent leurs deux énormes battants pour interdire l'accès de leur ville aux « autres » .



Cette nuit là fut dévastatrice . Il y eut plusieurs morts . En effet , des dizaines de personnes avaient été touchées , éraflées ou même regardées par les « autres ». Les plus faibles d'entre eux se donnèrent la mort avec leur arme de poing , et les plus désespérés passèrent les portes pour se battre et ralentir la horde des « autres » . C'est au prix de toutes ces vies que les portes furent enfin fermée ...